[Couplet 1 : Obaké]
Le ventre des nuages clignote
Sous les lumières épileptiques
De la ville malade
Sous thérapie régulière aux électrochocs
Les symptômes :
Regard vitreux, spasmes et convulsions
Des crises répétées sur les trottoirs
Crises de contractions
La salive qui mousse enragée
Aux commissures des rues s'allonge
[?] mordre le bâton et se laisser avaler sa langue
Agoniser en silence
Au vu et au su de tous
Mourir à petit feu dans l'ombre
A force d'être déçu de tout
Sous l'oeil hypertrophié de l'objectif embusqué
Ou quand la surveillance de ma**e
Flirte avec le voyeurisme
Courber la colonne comme des figurines sous les gestes hostiles des sentinelles
Quand les fusils pa**ent à l'horizontale
On lève les mains au ciel
On baisse les yeux au sol
On laisse les molosses mordre
Sous les menaces de merde
La nuit j'écoute le pouls de la ville malade au stéthoscope
Je crois que son coeur artificiel ne pa**era pas cette époque
Elle accouche dans la douleur
D'immenses quartiers mort-nés
Nourris aux mammelles de béton sans couleur pour des façades bornées
Les bouches d'aération s'étouffent
Et les égouts qui vomissent
Des glaires de goudron chaud
Sur les routes pleines de varices
Obstruée par le traffic en saccade elle crève d'apoplexie
Le plexus se soulève et crache les plaies de l'apocalypse
[Couplet 2 : La gale]
J'ai comme une guirlande d'ulcères accrochée à mes idées funestes
Des kilomètres d'errance au compteur de mes jours de fête
Si on me coupe la langue, elle repoussera peut-être
Je m'interroge sur le prix à payer, à savoir où je m'arrête
Ma mémoire est restée a**ise là où je l'avais laissée
Les yeux crevés, rivés à la vitrine qui se brise
Lorsque l'eau est partout les corps remontent à la surface
Comme pour le rappeler à tous, aucun autre choix que d'y faire face
Dans le silence rien ne change à part le rythme cardiaque
ça reste une ultime chance pour temporiser l'attaque
Au milieu des tas de cendres j'ai le cerveau qui sèche
Au fond on est tous tributaires, on avance de dèche en dèche