Zino Kain - Sans commentaire lyrics

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Zino Kain - Sans commentaire lyrics

Case départ: il se penche, embra**e sa mère Il part avec en poche ses rares derniers salaires Cette fois, c'est pas pareil, il ne regarde pas en arrière En quelques pas, descend la rue et se retrouve face à la mer Dos à la merde,et c'est hier, ici, qu'il s‘est décidé S'il se dit ça, c'est pour vivre l'issue qu'il s'est destinée Sur son visage, on peut lire envie de visa, peur du blizzard au bout du rivage Et comme un dégoût du paysage Ici, les murs l'étouffent, rien à faire, pas de taf Ce n'est pas «devenu fou» qu'il lui faut pour l'épitaphe Il laisse son pa**é, toute sa vie, amis et famille Il ne cesse de ressa**er mais son navire admire les navires Il chancelle cela dit, face au soleil, regarde ailleurs Car quand elle sera vive, sa couleur donnera l'heure Alors en route, aux alentours, des drapeaux flottent Il arrive au rendez-vous devant cette maison face au port Il frappe aux portes et quand elles s'ouvrent, il ne recule pas On lui indique une pièce où il retrouve deux hommes et une femme Assis par terre, il les imite, l'horizon une frontière, il vient visiter ses frontières Il s'est a**oupi, sous le poids, ses deux épaules sont a**iégées Mais rêver n'est pas le sujet, son léger sommeil est abrégé Un homme rentre, s'agite et réclame de l'argent Quand tu brises ta vie, ses éclats se marchandent Direction le port, à cette heure si bien sécurisée Mais après une poignée de mains, le gardien feint la cecité A cet instant, il vient de payer son billet de non-retour Car tous les ponts se coupent quand l'exil est son recours Un départ qui n'en a pas le goût, et ce courage dont s'emparent tous ses doutes Quand il embarque dans la soute, un vague-à-l'âme qui s'aggrave à chaque secousse Et là, sous l'étoile, ce bateau que rien n'entrave dans sa course Son coeur se serre et se relâche Au premier jour, une légère peur que personne ne remarque Il n'y a que les morts qui n'en ont plus, c'est ce qu'il se dit pour conclure Il chuchote à son voisin de ne pas mouiller son pull Le log du mur humide, subites ces inquiétudes une à une qu'il rumine Car dans le noir sa vue n'est plus utile Il scrute l'heure à l'aide d'un briquet dans sa cale Et voit que ça fait trente heures qu'il a quitté sa terre natale Qu'est-ce qu'il va faire là-bas, sans aucun pied-à-terre ? Sans aucun pied-à-terre, c'est toujours mieux que de taper la balle Ça fait trois jours, maintenant, il sent l'angoisse des congénères Il s'hydrate d'un peu d'eau qui s'échappe d'un container Les traits sont tirés, si je te disais que c'est bon signe, ainsi je te mentirais Ça fait dix heures qu'il auraient dû arriver Heurter la rive mais il se meurt d'avaries Et à dire vrai, le coeur aride, fragile, la bonne humeur s'est tarie Sa crainte est plus terrible qu'on ne croit, il fait froid Et ce périple bien plus long qu'il ne doit Mais soudain, il voit s'anéantir sa hantise Car il vient de le sentir, ce navire vient de ralentir Dernière secousse, les voilà arrivés à bon port Il ne reste qu'à attendre qu'ils déchargent la cargaison Ce froid plus fort que prévu a engourdi tout son corps Il se relève, flancher si près du but, y a pas de raison Ils s'apprêtent à sortir par une trappe de secours A cette heure-ci, eux seuls peuvent dire ce qu'ils éprouvent La trappe s'ouvre, tous les quatre éblouis par le jour Ils découvrent où ils se trouvent, ébahis Devant tout se blanc qui recouvre le décor, c'est de la neige Ce n'est pas le sud de l'Espagne, C'est le nord de la Norvège Pris de panique, en un regard, ils se séparent Ses peurs sont guidées par la peur, la faim, le froid qui ne l'épargnent Il déambule ainsi ici, cha**ant les virages Le pas pressé, l'impression que chaque pa**ant le dévisage Il cherche un abri, mais ici sa couleur de peau fait tâche Trop étroite, dans cette rue, il a fait le mauvais choix Juste en face une patrouille Son air anxieux le rend suspect, dans cette ruelle, y'a pas foule Il tentera de fuir, mais c'est trop tard Il est tout de suite menotté à terre sur sur le trottoir Comme un coeur qui s'éteins, il renonce à se débattre Les yeux fermés, il voit déjà cet avion qui redémarre Et si tu crois que c'est tout, ça ne l'est pas Comme chaque vie qui s'écroule, il retourne Case départ