Yann Rouquet (Yld Kid) - Digressions lyrics

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Yann Rouquet (Yld Kid) - Digressions lyrics

Je souffle mon haleine humide sur les carreaux sales de ma fenêtre, je dessine impa**ible, mon doigt devient le pinceau d'un grand maître Fresque éphémère comme le pa**age de l'humain sur la terre, attiré par un monde où l'imagination n'a plus de frontières Dans la rue les ouvriers évoluent au rythme du marteau-piqueur, les petites filles jouent au cerceau, l'insouciance qui inonde leur cœur Un vieux clochard fait la manche un chien sombre dans ses bras, le facteur distribue ses lettres en sifflant du Sinatra Le style épistolaire reviendrait à la mode de nos jours, les mots doux jaunissent dans les tiroirs de nos anciens amours Mon frigo est envahi par les paysages des cartes postales, rêveries africaines mais ici le noir ne fait pas couleur locale Le racisme ordinaire s'installe dans les chaumières, on s'intéresse à l'étranger que pour son exotisme culinaire Dans les quartiers populaires les senteurs sont amèrement délicieuses et la lumière blafarde des réverbères joue les veilleuses Refrain J'observe le monde, je fais des digressions Je pa**e d'un visage à un autre, d'un problème à une solution A chaque seconde, peu importe la situation Les parenthèses étoilées envoutent mes impressions Les ouvriers sortent de l'usine hara**és par le labeur, pour mille euros par mois, une pâle santé et des douleurs Faut bien nourrir sa famille, y a le pouvoir d'achat qui baisse, le paquet de pates qui augmente et les patrons qui s'engraissent C'est pas la crise pour tout le monde, on l'aura compris, les inégalités se creusent comme des tombes sous la pluie Les morts ne sont pas les mêmes ici ou dans le Tiers-Monde, chez nous on les pleure, là-bas ils les comptent Les mathématiques sont cruelles, l'équation est élémentaire, on additionne les drames, on soustrait les commentaires Chacun doit la fermer, pas de questions, pas de problèmes, les tourments citoyens n'intéressent pas les oreilles politiciennes Les enjeux électoraux piétinent les idéaux humanistes, malgré tout le jour des urnes les moutons de Panurge insistent Les orateurs de la République haranguent nos comportements, à trop se serrer la ceinture le pantalon devient trop grand Refrain Dehors les joueurs de cartes ont pris possession des squares, les breakers improvisent quelques pas de danse sur le trottoir Le romantisme s'installe les dimanches ensoleillés, comme un coup de foudre qui frappe sur la terra**e d'un café L'amour distribue ses flèches et fait flancher les cœurs, les célibataires se fâchent en nourrissant leur rancœur On recherche tous l'imprévu pour nous sortir de la routine, en quête de ces quelques secondes où tout s'illumine Le quotidien égrène ses jours comme de cruels regrets, broyé par la solitude vagabonde aux milles contrariétés Je regarde une dernière fois les nostalgies forcées qui s'épanchent, et j'efface mes dessins d'un revers de manche… Refrain