Victor Hugo - La fiancée du timbalier lyrics

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Victor Hugo - La fiancée du timbalier lyrics

Monseigneur le duc de Bretagne A pour les combats meurtriers Convoqué de Nante à Mortagne Dans la plaine et sur la montagne L'arrière-ban de ses guerriers Ce sont des barons dont les armes Ornent des forts ceints d'un fossé Des preux vieillis dans les alarmes Des écuyers, des hommes d'armes L'un d'entre eux est mon fiancé Il est parti pour l'Aquitaine Comme timbalier, et pourtant On le prend pour un capitaine Rien qu'à voir sa mine hautaine Et son pourpoint d'or éclatant J'ai dit à notre abbé : - Messire Priez bien pour tous nos soldats ! - Et comme on sait qu'il le désire J'ai brûlé trois cierges de cire Sur la châsse de saint Gildas Il doit aujourd'hui de la guerre Revenir avec monseigneur Ce n'est plus un amant vulgaire Je lève un front baissé naguère Et mon orgueil est du bonheur Le duc triomphant nous rapporte Son drapeau dans les camps froissé Venez tous sous la vieille porte Voir pa**er la brillante escorte Et le prince, et mon fiancé Mes soeurs, à vous parer si lentes Venez voir près de mon vainqueur Ces timbales étincelantes Qui sous sa main toujours tremblantes Sonnent, et font bondir le coeur Venez surtout le voir lui-même Sous le manteau que j'ai brodé Qu'il sera beau, c'est lui que j'aime Il porte comme un diadème Son casque, de crins inondé Sur deux rangs le cortège ondoie D'abord, les piquiers aux pas lourds Puis sous l'étendard qu'on déploie Les barons en robe de soie Avec leurs toques de velours Voici les chasubles des prêtres Les hérauts sur un blanc coursier Tous en souvenir des ancêtres Portent l'écusson de leurs maîtres Peint sur leur corselet d'acier Admirez l'armure persane Des templiers, craints de l'enfer Et sous la longue pertuisane Les archers venus de Lausanne Vêtus de buffle, armés de fer Le duc n'est pas loin, ses bannières Flottent parmi les chevaliers Quelques enseignes prisonnières Honteuses, pa**ent les dernières Mes soeurs, voici les timbaliers ! Elle dit, et sa vue errante Plonge dans les rangs serrés Puis, dans la foule indifférente Elle tombe froide et mourante Les timbaliers étaient pa**és