Sage (Moines de Rue) - Boulevard des cicatrices lyrics

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Sage (Moines de Rue) - Boulevard des cicatrices lyrics

Ils s'y réunissent le soir pour boire Au Boulevard des Cicatristes, seuls dans le noir Ils célèbrent la rime et la syllabe Des génies pour certains et pour d'autres des minables On les appelle les rappeurs, les slammeurs, les poètes Traversent le temps, mais personne ne semble les connaître Des compteurs de blabla, des racontars Content beaucoup de tords, mais souvent trop tard Au Boulevard des Cicatristes, on vend de la peine Cachée derrière les flashs de la scène On y entend des chauffards klaxonner Les briques, les pavés réciter des sonnets On s'y perd, mais revenons à nos bavards Leur nombre augmente, ils agrandissent le Boulevard J'adore quand ils mettent le monde à l'envers Les gars, à plus tard, sous le même lampadaire Au Boulevard, on distingue à peine le ciel La brise du vent murmure du Jacques Brel Ces chansons au rythme des pas des piétons Les cents pas devenant «La valse à mille temps» Les cafés bouillonnent, les couples se matchent L'art de la cruise par les pros de la tchatche Ça rallume la flamme à coup d'alexandrins Ça récite Joe Da**in, «aux couleurs de l'été indien» Au coin du Boulevard, on joue du Molière On peut y voir «L'Avare» et ses femmes écolières C'est un endroit magique, où règne le poétique Pas de place pour le fric, juste pour la musique Une sonate de trompette qui s'esclaffe L'ombre de Miles Davis, le fantôme d'Édith Piaf Le jour c'est calme, le soir ça s'anime Dans les bars de ces mélancoliques anonymes Au Boulevard des Cicatristes, la musique est un hasard Sonneries et cellulaires se partagent les œuvres de Mozart La misère est présente, une vraie petite coquine Qui se cache à côté, dans les rues voisines Les vitrines des bistros où les rimes se baladent Qui cherchent des preneurs entre deux bouchées de salade Qui font bouger les têtes, rêver les esprits Une valse de métaphores lorsque c'est prescrit Au Boulevard des Cicatristes, un poète un peu difforme Un géant à lunettes, qui observe et qui s'informe Il admire, il s'inspire, il arrange des idées trop diluées Il éclaircit le sens de ses phrases souvent trop polluées Il y a moi, a**is sur la terra**e d'un café à regarder Les gens se balader et la clientèle bavarder Le Boulevard m'ouvre ses portes depuis que je suis môme Je lui rends la pareille et j'en fais le titre de mon album