À l'heure où juste avant l'aurore L'araignée de nuit tisse encore La toile noire de son drapeau Voilà que pa**e l'inventaire De la galerie de la Terre La rue s'est réveillée très tôt On a espéré le Grand Soir Bonsoir À nous D'inventer le petit matin Mutin Pas chagrin du tout ! Notre révolution boutonne Et ceux qui viennent de Lisbonne Ont des œillets aux boutonnières Y a les primevères de Prague Notre terrain d'entente est vague Des poings serrent des roses trémières On a espéré le Grand Soir Bonsoir À nous D'inventer le petit matin Mutin Pas chagrin du tout ! Y a pas de soldat, pas de troupe Y a des têtes de rois qu'on coupe Sans aucune méchanceté Y a plein d'intifadas faciles Des cailloux contre des fossiles Des lois par-dessus le marché On a espéré le Grand Soir Bonsoir À nous D'inventer le petit matin Mutin Pas chagrin du tout ! Les souvenirs de vieux stratèges Viennent hanter notre cortège Y a Proudhon, Jaurès, et Babeuf Et c'est avec ces références Que l'on fera de préférence Mille sept cent quatre-vingt tout neuf Nous sommes humains de toutes sortes On ca**e des murs et des portes Y a pas de mot d'ordre, les cris Les slogans, c'est des pièces uniques Ça n'empêche qu'on revendique Tout ce que l'autre aura aussi On a espéré le Grand Soir Bonsoir À nous D'inventer le petit matin Mutin Pas chagrin du tout ! Sous les pavés, c'est formidable Il y a de nouveau du sable Dont on ne fait pas les châteaux Comme tout se démocratise On chante le temps des merises Qui suffiraient sur nos gâteaux On a espéré le Grand Soir Bonsoir À nous D'inventer le petit matin Mutin Pas chagrin du tout ! Dans la rue, ça y est c'est grand jour Bonjour...