À Laroche-Saint-Cydoine Y a du monde, du monde bien Mais il ne reste qu'un âne Qui ne se porte pas bien On en cause et l'on s'inquiète Car si l'âne un jour périt Lequel sera le plus bête De tous les gens du pays? Or, les gens de Saint-Cydoine Qui sont gens intelligents Craignant les oreilles d'âne Deviennent plus exigeants Nuit et jour, ils étudient Voulant se perfectionner Ils travaillent avec furie Pour éviter d'ânonner Sur les devoirs on s'agite Sans se soucier autrement D'une dame Méningite En quête d'un logement Sans pitié pour leurs carca**es Les gens bûchent leurs leçons L'âne, lui, s'emplit la pailla**e De foin, d'avoine et de son Mais si l'estomac de l'âne Peut très bien se dilater Les cerveaux de Saint-Cydoine, Eux, ne peuvent qu'éclater Pendant que résurrectionne L'animal hier tremblant Le médecin réceptionne Les gens tombés sur le flanc Si bien que, tandis que l'âne Redevient radieux et fort, Tous les gens de Saint-Cydoine Prennent la route des morts Ne croyez pas que la bête Apprécie son air gaillard Tout ce branle-bas l'embête Car il tire le corbillard