Michèle Bernard - Maria Szusanna lyrics

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Michèle Bernard - Maria Szusanna lyrics

Elle a débarqué dans la cla**e Un vrai courant d'air Drôle de dégaine et drôle de race Un matin d'hiver Au beau milieu de la dictée Sur le ciel et la voix lactée Elle s'est a**ise tout près de moi Derrière le p'tit bureau de bois La maîtresse a dit "Elle s'appelle Maria Szusanna Elle sera là jusqu'à Noël Puis elle s'en ira" Alors ça pouvait arriver Au beau milieu de la dictée Une môme f*gotée comme l'orage Fille du vent et du voyage ? Ô Maria Szusanna où es-tu ? Dans quelle nuit t'es-tu perdue ? Reste-t-il pour croquer ta vie, Manouche Quelques dents dans ta bouche ? Ah, de Varsovie à Saragosse Roulottes-tu toujours ta bosse ? Si belle encore mais comme tes semblables Toujours indésirable J'ai attendu à la sortie Pour accompagner Cette môme qui m'avait pas souri Même pas parlé Elle a mis sa main dans la mienne J'ai suivi la p'tite bohémienne Le long d'un boulevard tout gris Aux pauvres arbres rabougris Trois caravanes sous la neige Autour d'un grand feu Comme un immobile manège Et des hommes entre eux Qui parlent une langue inconnue Étonnés que je sois venue Dans la gadoue, chercher du miel Au pays des Romanichels Ô Maria Szusanna où es-tu ? Dans quelle nuit t'es-tu perdue ? Reste-t-il pour croquer ta vie, Manouche Quelques dents dans ta bouche ? Ah, de Varsovie à Saragosse Roulottes-tu toujours ta bosse ? Si belle encore mais comme tes semblables Toujours indésirable Ses petits frères l'attendaient Devant la roulotte Et tous ensemble ils sont entrés En fermant la porte Elle a fait adieu de la main Et j'ai rebroussé mon chemin Jusqu'à ma maison de ciment Où d'vait s'inquiéter ma maman En m' retournant j'ai vu encore Derrière le rideau Ses yeux noirs qui brillaient si fort Qui tenaient si chaud A l'école, on n'a pas revu L'enfant née en terre inconnue L'orage n'a plus éclaté Au beau milieu de la dictée Ô Maria Szusanna où es-tu ? Est-ce de t'avoir aperçue A belles dents croquer ta vie, Manouche Que j'ai eu dans la bouche Ah, ce désir si fort de partir Et chanter pour ne pas trahir L'enfant qui va sa vie, coûte que coûte Sur l'infini des routes ?