Même si tu t'en vas de Paris Même si tu oublies que tu aimais le ciel gris Même si tu t'en vas de Paris Même si tu oublies que tu aimais la pluie Même si, un jour, tu réussis Même si, à tes fenêtres, le ciel n'est plus gris Même si tu as d'autres amis Même si Paris devient pour toi trop petit N'oublie pas, n'oublie pas, n'oublie pas les boulevards Les travaux, les trottoirs, les détours, les retards les coups d' pompe, les coups d' tête, les coups d' cœur, les coups d' frein N'oublie pas, n'oublie pas, n'oublie pas qu'on est bien N'oublie pas, n'oublie pas, n'oublie pas le métro Les brouillards, les matins, les hasards, les bistros Les pars vite, les reviens, les je t'aime quotidiens N'oublie pas, n'oublie pas, n'oublie pas qu'on est bien Même quand tu me parles soleil Même quand tu as moins de courage que la veille Même quand tu t'habilles en silence Même quand tu prétends que tu n'as pas de chance Même si tu prends un raccourci Même si je préfère flâner sous le ciel gris Même si tu t'en vas de Paris Même si tu oublies que tu aimais la pluie N'oublie pas, n'oublie pas, n'oublie pas les problèmes Les fringales des fins d' mois devant un café crème Les annonces, les adresses, les ça y est, les tant pis N'oublie pas, n'oublie pas, n'oublie pas notre vie N'oublie pas, n'oublie pas, n'oublie pas les dimanches Les conneries des copains, le climat des nuits blanches Les verres vides, les verres pleins, les cafards, les tendresses N'oublie pas, n'oublie pas, n'oublie pas ta jeunesse...