[Couplet 1] Bientôt la trentaine, grande école de commerce Toujours célibataire, sous la glace la détresse Cabinet de conseil, dépersonnalisé Veille concurrentielle, dématérialisé La pression quotidienne, bien terminer l'année Mes vieux démons reviennent, je les croyais enterrés RER tous les jours, je deviens fou dans la foule Rythmée par les allers-retours c'est ma vie qui tourne en boucle Réussite scolaire, dépression professionnelle Un important salaire pour un bonheur virtuel Non je ne me sens pas bien dans cette grande prison Tous les soirs je bois en vain, je consomme mes pa**ions Et je consume mon destin, bercé d'illusions De voir s'ouvrir enfin de nouveaux horizons Dix ans que je me mens, en faire un roman Comportement dément et dans ma tête l'affaire Romand [Couplet 2] Liberté retrouvée, démission soudaine Trop de choses à prouver, peu d'amis comprennent Crise économique, aucun retour en arrière Renaissance artistique des cendres de ma carrière Je pa**e du cadre au tableau, c'est la peinture que j'aime Découvrir des gens nouveaux, vive la vie de bohème Les poèmes, les romans, réinscription à la fac Savourer chaque instant, sur la route Jack Kerouac Des hippies, des fêtards, des acteurs, des artistes Un roadtrip s'organise avec des altermondialistes Beuveries, bagarres, expériences libertines Au sommet de mon art j'ai trouvé une copine Tous les deux on s'éclate, on baise et on tise Son dealer s'appelle Matt, il dissipe nos hantises J'ai vendu une peinture, le risque paye pour sûr Je vais monter dans la culture… Que ma légende perdure ! [Couplet 3] Une station de métro, un sourire édenté Je suis clochard à Puteaux, au moins j'aurais tenté Mains gâchées par l'alcool, je peins en tremblant Et ma peau se décolle, du au paradis blanc J'ai reçu de l'aide de ma sœur puis une mise en demeure Il semble que mon bonheur s'est publié à compte d'auteur Comme un vulgaire bout de sh**, mon être s'effrite J'ai vécu trop vite, carbonisé par un ifrit Un ancien pote trader devant moi est pa**é J'ai gardé ma rancœur et les yeux j'ai baissé Asservi par la honte, des souvenirs déboulent J'aurais du être un ponte, sur mes joues les larmes coulent Mes toiles pourrissent derrière moi, je ne peux l'accepter On rira avec toi mais tu seras seul à pleurer Génie du caniveau, j'ai fait des rêves de géant Allez tirez le rideau, je retourne au néant