Less' du Neuf - L'étranger lyrics

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Less' du Neuf - L'étranger lyrics

[Vasquez Lusi] Deux valises en carton, pour quatre personnes Gare d'Austerlitz La France m'avait oublié, nouveau départ en 86 Ma race est aventurière, pour une vie meilleure guerrière Et une image au loin…celle de sa terre On espère te revoir un jour parmi nous, petit Kimto Ma résidence principale au Portugal sera le caveau Au bord de la mer, auprès des anciens Loin, très loin des sacrifices de mes parents dont je suis le témoin Changer, tout le temps changer, seul le métèque comprend Avoir les mains dans la merde et le dos ca**é à 40 ans La nostalgie fait rire quand tu ne la connais pas L'étranger apprend à souffrir et à se priver de cances-va « On s'en va, maintenant c'est bon, on sera bien là-bas ! » Là-bas je suis un français embourgeoisé et qui dit « ça va ! » Des gosses bossent à 12 ans, marchent sans pompes, puants Mais c'est pas le tiers-monde, non…parce qu'on est blancs ! En dix ans les choses changent, c'était pas fini Troquer le littoral pour la grisaille de Paris Cinq ans après j'avais les lèvres qui s'engourdissaient Avant de déchirer comme ça, j'ai dû travailler mon français « Kimto, l'école ici se fout de ton orientation Le kiff pour un bon portugais, c'est d'être maçon » Chez moi y a pas de ghetto de neg, juste celui des galériens Dans ma rue on se serre les coudes et ça nous rend daltoniens J'ai mis deux ans à m'y faire, la vie est un combat Ou tu luttes pour t'en sortir ou tu te flopes contre les cailles-ra Perdre son temps est devenu un vrai métier O lusitano Quim-to fait attention où il pose ses pieds J'écouterais du fado, boufferais de la morue L'intégration c'est des papiers, j'oublie ma culture, je suis perdu Mec de la rue veut des putains de couilles en or Récompenser papa, mama, pour toutes ces années d'effort Nao quero ser americano, sou lusitano, lusitano…tu comprends ? Ma vie a beau être ici, mon cœur marche grâce à mon sang Enfant avec un nom bizarre, tu n'as pas à pleurer Honneur à ta famille et sois fier d'être un étranger [Refrain] : Une partie du cœur loin La partie restante, en attendant, continue de battre En quête de jours meilleurs, cousin L'histoire d'un de ceux qu'on méprise… Victimes, à long terme, d'un développement dit nécessaire A mes ancêtres voleurs de terre Tirant du fouet la sueur, tyrans, des rancoeurs et de la misère… On me l'a appris à l'école, ça me la fait taire Personne n'a d'auréole, je regarde au-dessus, autour… La Terre a des soucis, ses enfants puent l'ingratitude Pour moi sincèrement rien à foutre, la vie des tiens est rude ? La vie des miens est rude ! On n'a pas de tontons dans l'élite Les comptes en banque et le crédit de vie se débitent trop vite Et c'est ça qui est rude ! Et après ça ? Bah, t'es sûr de rien en fait Le destin joue avec nous comme un môme avec des allumettes Au bord de la mer, j'ai rêvé d'ordinateurs et de piscines… Et de chaleur ? Non, sûr que le monde est froid comme une machine Les temps sont durs, les gens sont durs, j'hallucine ! L'indifférence rend les pensées solitaires, plus mûr et rien qui fascine Les différences à tout niveau incriminent, pas nouveau…d'actualité… Fatalité ? Ma vérité, une vérité faite de ban*lités, et alors ? Ca tiendrait du scoop si j'avais les bonbons en or Aux frères, aux sœurs du décor auxquels on tue identité, dignité ! Agissons pour nous, ici, chez nous, avec nos cœurs et nos faces d'étrangers [Refrain]