C'était en avril 1996 Que mourut Marguerite, vache folle française Entre les bras d'un valeureux vétérinaire Épuisé, au petit matin, de n'avoir rien pu faire Dès que sa carca**e partit pour l'équarrissage L'âme de l'animal, déjà, vers les nuages Prit son vol en quête du paradis bovin Meuglant pour son salut des prières en latin Mais hélas pour notre fervente ruminante Quand aux portes du ciel, enfin, elle se présente Oh la la qu'est c'qui s'pa**e ? y a la queue à l'entrée On lui dit qu'y a plus d'place, on lui dit qu' c'est complet Qu'on n'avait pas prévu tant de nouveaux venus Et puis qu'c'est à cause d'elle si tout l'troupeau a été abattu Ainsi privée de son salut, elle devint un fantôme Se met à flotter dans les airs malgré sa demi tonne Et sous un gros drap blanc en faisant grincer ses chaînes Elle redescend sur terre bien décidée à faire payer la race humaine... [Refrain] Quand on a une éponge à la place du cerveau On fait parfois des trucs un peu idiots D'abord elle pousse du naseau la porte du repère De gros industriels d'l'agroalimentaire Qui préparaient, en douce, pour dans quinze ans à peine Des patates psychopathes et du riz schizophrène Elle les bourre de coups de sabots, les piétine Bref, en quelques mots, elle en fait d'la farine Les mastique un peu puis les avale sans peine Hé ! comme quoi y'a du bon à ne plus être végétarienne ! Une fois réduit en bouse, elle les sert en repas A des agriculteurs d'la FNSEA Car c'est une vache pas conne, bien qu'un peu catho Avec des idées d'gauche, deux cornes, une cloche et des sabots Puis elle retrouvera son beau vétérinaire à Nice Celui dont elle est amoureuse depuis toute génisse Quant aux industriels et aux agriculteurs Ils reconnaîtront tous, mais un peu tard, leur erreur [Refrain] Et oui mais... Quand on a une éponge à la place du cerveau On fait parfois des trucs un peu idiots