paroles: Yvon Etienne, musique: Jacques Bouilliol Refrain: C'est répété, c'est amplifié, c'est déformé, et c'est ainsi qu' vous conjuguez le verbe «brestoiser». C'est répété, c'est amplifié, c'est déformé, et c'est comme ça qu' sans la télé on fabrique des célébrités. Le premier cas se pa**e au temps où, tout partout dans le pays, on mélangeait allègrement l'eau d'Cologne avec l'eau d'Vichy. Un jeune, brestois évidemment, avait piqué en s'amusant la tenue d'un soldat allemand qui f'sait trempette au Moulin Blanc. En partant du bourg de St Marc, c'était le fruit d'une bagarre gagnée à un seul contre trois, c'est ce qu'on disait à l'Octroi. On rajoutait, dans le tramway, que radio Londres, même, en parlait, et tout en bas, près du grand pont, Il avait occis les teutons. De l'aut' côté à Recouvrance, Il était dans la résistance. On était sûr aux 4 Moulins, qu'c'était un pote à Jean Moulin. Et dans la rue Anatole France, c'est lui qu'avait sauvé la France. Total, à St Pierre Quilbignon, une rue allait porter son nom. refrain Le deuxième cas nous dit comment un autre brestois, récemment, en jouant sa date de naissance, avait su provoquer la chance. En pariant son RMI au tiercé de l'après-midi, s'est retrouvé l'soir à la tête d'une petite somme rondelette. Sur le trottoir, devant l' troquet, les gains avaient tellement gonflé que sur le pont du Forestou le PMU n'avait plus d'sous. Le turfiste près de la gare filait de l'artiche au hasard, le Quartz avait touché cent sacs pour qu'il fa**e venir la star'ac. La ville nageait dans la rue d'Lyon dans une grande marée de pognon. Même les impôts, huit rue Duquesne, avaient profité de l'aubaine. Dans un bistrot d'la rue Colbert il avait fait un chèque au Maire, pour qu'il repeigne, rue Paul Ma**on, le Clémenceau en rose bonbon. refrain Tous nos mécènes, tous nos héros, n' sont pas taillés dans l' bois d' ragots, on a aussi des personnages qui ne doivent rien aux commérages. Chez nous, c'est quasi naturel, chacun aime bien mettre son grain d'sel même si certains ont la manière de renverser toute la salière. Tu éternues place de Strasbourg, et ça démarre, et le bruit court. Tout près de là au p'tit Paris, t'as trois ou quatre maladies. Pas très loin à «Pen ar creach», c'est des bouts de poumon qu'tu craches. Au cimetière de Kerfautras, on s' pousse pour te faire un ‘tite place. A Saint Martin au coin d'la rue, tu creuses le trou d'la sécu. Au coin de l'hôpital Morvan, tous les toubibs sont sur les dents. A l'Harteloire on déblatère, t'as attrapé la grippe aviaire. Et , arrivé à Kerangoff, on va t'amputer du cerveau. C'est répété, c'est amplifié, c'est déformé, et c'est ainsi qu' vous conjuguez le verbe «brestoiser». C'est répété, c'est amplifié et c'est déformé.