Il y a dans mes orteils une drôle de fourmilière Qui me secoue le corps et me courbe l'échine Me transforme souvent en un gros tas de terre Immobile et mouvante comme une bête machine Il y a dans mon s**e, un chat un loup un chiot Qui me secouent le corps Qui ne se connaissent pas ou qui s'ignorent de trop Par peur de ressembler à un bête chenil Il y a dans mon ventre un monstre de la mer Qui me courbe l'échine Qui cherche le grand large et ne sait comment faire Pour nager à l'étroit comme une bête sardine Il y a dans ma poitrine un cheval au galop Qui me courbe l'échine Qui ne voit plus vraiment comment marcher au trot Essouflé et soufflant par ses bêtes narines Je sens ce bestiaire grouillant au fond de moi Plumant poilu furieux d'être voisins et voisines Je les voudrais morts, me vient le goût du crime Pour calmer mon corps et relever l'échine