Mon frère était un a**a**in Qui travaillait avec la lame Et chaque soir après le turbin Il faisait travailler sa femme Ma sœur écrivait de beaux vers Dans un journal hebdomadaire Et si son verbe était amer C'est qu'on avait tué le libraire C'est ce qu'on appelle en vérité Une famille respectable Et l'a**a**in fut invité À mettre les pieds sous la table Mon père avait un bar-tabac Que fréquentaient de drôles de têtes Ils vivaient tous dans l'aléa Et papa plaçait leur galette Ma sœur accordait au comptoir D'incommensurables chopines Bossant du matin jusqu'au soir Cherchant une rime à rapine C'est ce qu'on appelle en vérité Une famille infatigable Le travail c'est la liberté C'est une chose formidable Ma mère alors avait un tic C'était le complexe d' Œdipe Ce n'est peut-être pas très chic Mais j'avais déjà des principes Ma belle-sœur, je vous l'ai dit Avait un métier unanime Elle aimait beaucoup son mari Trouvant cela plus légitime C'est ce qu'on appelle en vérité Une famille véritable Ou l'instinct de propriété Se révélait inéluctable Tonton, tata, soudain fauchés Fatigués de l'Europe flasque Devinrent tous deux attachés À une amba**ade fantasque On chuchote sous le manteau Que tous les soirs à Buenos Aires Tonton, tata, dans leur huis-clos Font dire maints et maints rosaires C'est ce qu'on appelle en vérité Une famille présentable Et si tonton fut arrêté Ben, ça paraît à peine croyable D'autres frangins, d'autres frangines Y en avait qui faisaient partout Faut avouer que pour la ligne Ma maman en avait pris un coup Et malgré l'odeur d'ammoniac Le père aimait à se repaître Pour qu'on lui foute le prix cognac Y avait plus tellement de kilomètres C'est ce qu'on appelle en vérité Une famille ou une fable Écrite sans moralité Il me manque une rime en "able" Et si vous saviez Ô combien cela est préférable...