Ce sont des orphelins Qui cherchent un peu de grain Un peu d'amour aussi Les chéris On n'en voit presque plus Qui tirent la charrue Ils sont rares à Paris Les chéris Ils sont spécialisés Tout comme les ouvriers Il y a le charbonnier Et puis le glacier Quelquefois à Longchamp Y en a qu'ont du bon temps Mais ça dure pas bézef Jésus, Marie, Joseph Ce sont des traîne-l'amour Dans la mémoire des cours J'entends pleurer la nuit Les chéris J'en vois des tout fringants Dans leurs sabots tout blancs Qui font ennemi-ennemi Les chéris On ne meurt qu'une fois Tout comme vous et moi Les chéris quelquefois Reviennent parfois Pour tirer par les pieds Ceux qui les ont mangés Le boucher le sait bien Qui n' s'endort qu'au matin Ce sont des grands diabla**es Qui s'en vont faire des ca**es Au milieu des prairies Les chéris Ils ont le goût du malheur Et guignent le tracteur Avec des yeux d'envie Les chéris Ils rêvent à la pampa Des pampas, y en a pas S'il faut croire à tout ça Où est-ce qu'on ira? Mais quand il se fait tard Le soir à Vaugirard Y a des chevaux qui crient Je vous salue, Marie