[Couplet 1 - Philippe] Issu d'un caillou en pleine mer, d'un petit bout de terre sur l'eau D'une putain de colonie française C'est clair qu'avec ces salauds, avec ces colons sur leurs bateaux Avec Christophe Colomb et sa manie de planter son drapeau Les Antilles furent piétinées, maintenant c'est ici que je m'esquinte C'est froid, c'est la ville, à quand l'aller simple Direction Mont Papillon ? S'il faut je prends même un charter Bref, je prends l'air, la brise du bord de mer Ici l'été on étouffe entre la pollution et l'bitume Et tous les gars se retrouvent à la piscine de la commune En guise de plages et d'sable on trouve du chlore En guise de poissons j'attrape des saloperies au corps C'est d'plus en plus grave, c'est d'plus en plus fort Ce sentiment profond qui me pousse à renier c'décor Du deuxième étage de mon putain de bâtiment Encore le mal du pays qui s'amplifie dans l'ciment Pourtant souvent je me dis chanceux Rares sont ceux qui peuvent prétendre avoir de vrais proches autour d'eux Une famille et des amis ça compte C'est toujours eux qui me relèvent quand j'tombe Qui me guident quand j'me trompe Quand je m'écarte des sentiers battus Quand ça trotte dans ma tête, quand parmi toutes ces cloisons j'me sens perdu [Refrain] Et des champs de canne à Paname, j'ai le vague à l'âme J'ai usé trop de semelles sur ce putain de macadam Traîné mon cul dans chaque recoin, chaque rue Des champs de canne à Paname flotte ce vague à l'âme [Couplet 2 - Philippe] Ah ouais, il parait qu'on bouffe aussi du blanc Du blanc d'poulet, du Colombo d'poulet En fait, j'adore le poulet, je le veux bien cuit Rôti, farci de son képi, même si je sais qu'un pays sans flicaille c'est l'utopie Tant pis, ceux qui roulent les "r" t'emmerdent Viens pas réveiller le pifti qui dort, tu connais le proverbe Voilà l'retour de bâton, le revers de la médaille Derrière la fête et les sourires se cachent des gens sans travail Je suis pas le jeune paumé, t'inquiètes pas L'épiderme terne qu'on m'a donné Je l'a**ume et je t'ai pas sonné Donc viens pas m'sonner tes conneries aux oreilles Comme quoi l'intégration pa**e par nos quartiers qu'on balaye De toute façons ici, ici ou là, là ou nos pas sont posés, si on bouge pas on restera C'est ce qu'il faut se dire, pour la famille j'respire L'éloigner de toute cette merde, voilà à quoi j'aspire En attendant j'rêve, là-dessus je paye pas d'impôts Grand père m'envoie mon île en photo pendant qu'maman regarde RFO J'ai le vague à l'âme, parole de descendant d'coupeur de canne À qui t'as violé les femmes et pillé les âmes [Refrain] Et des champs de canne à Paname, j'ai le vague à l'âme J'ai usé trop de semelles sur ce putain de macadam Traîné mon cul dans chaque recoin, chaque rue Des champs de canne à Paname flotte ce vague à l'âme