Ma poésie ne se lave pas, elle chlingue Et si t'essayes de l'a**ainir, elle se rebiffe et devient dingue Cra**euse, elle a les mains calleuses et la gueule burinée Un tempérament de feu, ne sort la plume aue pour suriner Elle a la rage, la lèpre, la peste et le choléra Elle fait flipper, rien à foutre de faire lever les bras Car si le rap tord du cul sous les néons Dis-toi qu'elle ne rappe plus non, elle gueule comme un kepon Ma poésie ne se lave pas Donne-lui des riffs sales, donne-lui des beats fats Ouais, fais rouiller le son que les chochottes s'arrachent à quatre pattes Elle a bouffé les pissenlits par les racines Elle vient triturer les tympans et marquer les rétines Elle aime les mots malfamés qui raclent les parterres L'accent des quartiers populaires et leurs caractères Elle n'est pas là pour faire chouiner dans les chaumières Elle a horreur de la pitié, majeur en l'air, elle est trop fière Ma poésie ne se lave pas Ma poésie ne se digère pas, elle se dégueule Elle se déverse et se défoule quand elle est seule Impulsive, elle frappe toujours quand tu ne t'y attends pas Cultive son insolence car elle a le goût de l'attentat Les plus beaux écrits sont des cris de revendication Le reste ne lui inspire aue du mépris ou de l'indignation À chaque sortie, c'est l'agression pour les censeurs C'est plus fort qu'elle, ses poils s'hérissent quand les violons pleurent Ma poésie ne se lave pas