Kwal - Petit Poucet lyrics

Published

0 147 0

Kwal - Petit Poucet lyrics

Il n'était malheureusement pas qu'une fois Sous un seul et même toit Un toit sans foi ni loi, sans même foyer ni loyer Un jour est né encore un nouveau bébé Qui en naissant comme tous les enfants a fait couler le sang On dit souvent que faire un enfant est le plus beau gage d'amour Eh bien il ne fut conçu que par amour des gages « Tu veux l'amour ? Dégage ! N'oublie jamais que tu es là Pour justifier les irremplaçables aides de l'État » Et dès ses premiers jours il a du se débrouiller par lui même Jamais un seul « je t'aime » Jamais un câlin si ce n'est ce que ses parents se faisaient le matin Sur la table de la cuisine Alors qu'il confondait encore sa mère et la voisine Laissé tout seul dans son landeau Parqué derrière des barreaux La vie semblait vouloir l'habituer à son destin Lui annoncer qu'il ne serait jamais rien, jamais rien Rien de moins (rien de moins) rien de moins qu'un bon à rien C'est dans l'indifférence générale L'incohérence la plus totale Que notre bébé va s'accrocher Va apprendre des dérouillées, sans se grouiller Surmonter les difficultés Il va grandir jour après jour, semaine après semaine, année après année Il va s'endurcir, de moins en moins pleurer Et l'insupportable va finir par devenir sa normalité Pas encore huit ans et déjà une terreur à l'école Enfin quand il est décidé à s'y montrer Vu qu'il pa**e plus de temps devant sa console que derrière un pupitre Dégommer des monstres c'est quand même plus marrant que d'écouter l'autre pitre Dans la cour les autres font moins les marioles C'est qu'il a une mission le bambin Il doit refourguer des tonnes de chichon, ordre des frangins Alors il prospecte auprès des grands, en profite pour tchatcher Essayer de se taper deux ou trois ta**e-pé A quatorze-quinze ans c'qui est cool c'est qu'elles veulent bien niquer Il était pas bien vieux mais faudrait pas le prendre pour un débutant Il y a déjà bien longtemps qu'il sait comment on fait les enfants Si si il sait tout, absolument tout Après ça sent pas la rose et on est carrément dans les choux Après les cours pendant que d'autres prennent leur goûter Il joue encore longtemps dans la cité Parce qu'il sait bien que ça ne sert à rien de déjà rentrer Vu qu'il n'y aura personne pour lui demander Comment s'est pa**ée sa journée Alors il déambule, mate les grandes, dépense des thunes Et quand vient huit heures il rentre enfin Tout fier de pouvoir montrer son beau dessin On lui dit d'abord de sortir le chien et quand il revient fatigué Il voit son oeuvre tapisser le sol du pigeonnier Et cette conne de tourterelle qui, sur son beau soleil (son beau soleil) Est en train de défequer Et pourtant bizaremment quand la nuit descend Sur son petit lit d'enfant Il ressent le besoin imminent De serrer son gros ours contre son petit coeur Tous les monstres, toutes les créatures qu'il entend le feraient mourir de peur...