Fin d'après-midi de septembre, le soleil va bientôt se pendre Je promène mes rêves, mes désirs, mes yeux bleu-gris et mes fous rires, dans un corps d'enfant un peu grand Bientôt ce sera mon enterrement Je flotte, naïve et inconsciente, dans cette forêt qui m'aimante Les feuilles font danser la lumière et je me sens libre comme l'air Pas senti le danger derrière Ecrasée contre lui, pervers Ta violence me poursuit et mes blessures enfouies se rouvrent chaque nuit Les sens-tu donc saigner quand tu dors, étranger? Sur mes lèvres immaculées ta grande main tu as plaquée Frisson glacé qui m'envahit Mes pleurs qui piquent ton mépris Pressés, déjà presqu'asphyxiés, les premiers cris à peine poussés Arrachée, je ne comprends pas Je suis trop petite pour aller là Tout va trop vite, cœur bat trop fort J'veux pas de cette mort, pas encore J'veux pas d'ça, non je ne peux pas Je suis encore trop petite pour ça Ta violence me poursuit et mes blessures enfouies se rouvrent chaque nuit Les sens-tu donc saigner quand tu dors, étranger? Fais ceci, fais cela Non, tu n'as pas le droit Corps qui saigne, larmes qui crient Mots qui giclent mots qui sifflent Tu t'encours, étranger Tu me laisses là, déglinguée Ta violence me poursuit et mes blessures enfouies se rouvrent chaque nuit Vas-tu enfin cesser d'obséder mes pensées A présent je te regarde droit dans tes yeux malades Et tu vas disparaître à jamais de mon être Car ce soir, je te tue oui c'est moi qui te tue Car ce soir, je te tue Oui c'est Moi qui te tue