Ô toi, ma sœur du temps pa**é Portant bandeau ou papillotes Et cet air noblement la**é Qu'on trouve aux images vieillottes Ma belle enfant qui rougissait Quand se gonflait ta crinoline En apprenant par cœur Musset Tu sanglotais, ô Caroline À petits mots sous-entendus À petits gestes de mitaines On te parlait d'un prétendu Frisant déjà la cinquantaine Tu pianotais sagement En regardant par la fenêtre Si par hasard un bel amant Sur la chaussée allait paraître Ton père avait des favoris Ta mère avait sa chaufferette Tu dessinais au gabarit Et tu rêvais d'un amourette Ma Caroline en robe puce Qui soupirait au subjonctif Disant "Que j'aime" ou "Que je pusse" Comme on répète un leit-motiv S'ils avaient vu tes seins, tes boucles Des rois fameux t'auraient offert Leurs anneaux d'or, leurs escarboucles Et leurs châteaux bardés de fer On aurait dit "Voilà Diane Agnès, Ca**andre aux yeux roués Son corps plus souple que liane Retient l'amour qu'il a loué" Hélas, hélas, ma Caroline Qui vous fanez sur un divan Pour soulever vos crinolines Il faudrait plus qu'un peu de vent Vous êtes sage et restez fille À moins de marier Gaston Et l'on dira dans la famille... Mais, après tout, que dira-t-on? Que dira-t-on?