(Louis Aragon, Jean Ferrat) Comme une étoffe déchirée On vit ensemble séparés Dans mes bras je te tiens absente Et la blessure de durer Faut-il si profond qu'on la sente Quand le ciel nous est mesuré C'est si peu dire que je t'aime Cette existence est un adieu Et tous les deux nous n'avons d'yeux Que pour la lumière qui baisse Chausser des bottes de sept lieux En se disant que rien ne presse Voilà ce que c'est qu'être vieux C'est si peu dire que je t'aime C'est comme si jamais, jamais Je n'avais dit que je t'aimais Si je craignais que me surprenne La nuit sur ma gorge qui met Ses doigts gantés de souveraine Quand plus jamais ce n'est le mai C'est si peu dire que je t'aime Lorsque les choses plus ne sont Qu'un souvenir de leur frisson Un écho de musique morte Demeure la douleur du son Qui plus s'éteint plus devient forte C'est peu, des mots pour la chanson C'est si peu dire que je t'aime Et je n'aurai dit que je t'aime