Les guerres du mensonge les guerres coloniales C'est vous et vos pareils qui en êtes tuteurs Quand vous les approuviez à longueur de journal Votre plume signait trente années de malheur La terre n'aime pas le sang ni les ordures Agrippa d'Aubigné le disait en son temps Votre cause déjà sentait la pourriture Et c'est ce fumet-là que vous trouvez plaisant Ah monsieur d'Ormesson Vous osez déclarer Qu'un air de liberté Flottait sur Saigon Avant que cette ville s'appelle Ville Ho-Chi-Minh Allongés sur les rails nous arrêtions les trains Pour vous et vos pareils nous étions la vermine Sur qui vos policiers pouvaient taper sans frein Mais les rues résonnaient de paix en Indochine Nous disions que la guerre était perdue d'avance Et cent mille Français allaient mourir en vain Contre un peuple luttant pour son indépendance Oui vous avez un peu de ce sang sur les mains Ah monsieur d'Ormesson Vous osez déclarer Qu'un air de liberté Flottait sur Saigon Avant que cette ville s'appelle Ville Ho-Chi-Minh Après trente ans de feu de souffrance et de larmes Des millions d'hectares de terre défoliés Un génocide vain perpétré au Viêt-Nam Quand le canon se tait vous vous continuez Mais regardez-vous donc un matin dans la glace Patron du Figaro songez à Beaumarchais Il saute de sa tombe en faisant la grimace Les maîtres ont encore une âme de valet