On jouait un air comme celui-ci Lorsque la guerre s'est réveillée On jouait un air comme celui-ci Lorsque la guerre est arrivée Moi de mes onze ans d'altitude Je découvrais éberlué Des soldatesques fatiguées Qui ramenait ma belgitude Les hommes devenaient des hommes Les gares avalaient des soldats Qui faisaient ceux qui ne s'en vont pas Et les femmes – Les femmes s'accrochaient à leurs hommes On jouait un air comme celui-ci Lorsque la guerre s'est réveillée On jouait un air comme celui-ci Lorsque la guerre est arrivée Et voilà que le printemps flambe Les canons pa**aient en chantant Et puis les voilà revenant Déjà la gueule entre les jambes Comme repa**aient en pleurant Nos grands frères devenus vieillards Nos pères devenus brouillard Et les femmes – Les femmes s'accrochaient aux enfants On jouait un air comme celui-ci Lorsque la guerre s'est réveillée On jouait un air comme celui-ci Lorsque la guerre est arrivée Je découvris le réfugié C'est un paysan qui se nomade C'est un banlieusard qui s'évade D'une ville ouverte qui est fermée Je découvris le refusé C'est un armé que l'on désarme Et qui doit faire chemin à pied Et les femmes – Les femmes s'accrochaient à leurs larmes On jouait un air comme celui-ci Lorsque la guerre s'est réveillée On jouait un air comme celui-ci Lorsque la guerre est arrivée D'un ciel plus bleu qu'à l'habitude Ce mai 40 a salué Quelques allemands disciplinés Qui écrasaient ma belgitude L'honneur avait perdu patience Et chaque bourg connut la crainte Et chaque ville fut éteinte Et les femmes – Les femmes s'accrochèrent au silence