Aux funérailles au funambule Chacun viendra poser l'enclume Le pape apportera sa bulle Et malgré la grève du rail Si près du cyprès et de l'onde Chacun viendra a**eoir son monde Et boire à cet enfant trop beau Tombé de haut Chacun viendra lever son verre À nos amitiés libertaires Aux étoiles qui vont se taire Dans la main du grand diamantaire À toutes ces notes futiles À nos ardoises sur nos tuiles À nos "comment" et nos "faut-il" Écrire la chanson de plus Qui crie au fond de l'autobus Et aux verres trop vite bus Aux amitiés trop vite lues Aux rythmes trop vite perdus À la prochaine mon amour À toi seule dont les doigts courent Sur mon ardoise chaque jour À la proche haine toujours Je cache en mes doigts consumés Un âcre parfum de fumée Dans les ruines du verbe aimer Une ultime rime à "toujours" À nos amours à la prochaine La proche haine mon amour La proche haine où sont semées Nos plumes, nos belles années À tous les mots durs à manier Le malheur qu'on n'a pas volé La beauté qui nous a brûlés Et nos amours mon amour Or, voyez: c'est son meilleur tour Quand il tombe au milieu de vous Le funambule il n'est pas fou Il a très bien choisi son jour Est-il mort? Non, il dort, il tremble Dans son sommeil il parle, il semble Il dit, si nous restions ensemble Ici Amis J'y voudrais mourir pour toujours!"