Ce soir, ce soir je pense à ceux Qui n'pourront plus répandre Des rires sur les cendres De leur vie d'homme heureux Ceux-là dont le regard Se brisait sur du vide Et tombait sur ce bar Aux illusions perfides Aux larmes qui ont salé Pas mal de petits noirs Et rouillé des baisers Qui se mouillaient d'espoir Et aux amours larmés Dans les cocons d'alcool Qui, dans leur camisole N'ont pas pu s'envoler On a sonné la cloche C'est la dernière au bar On boit le fond d'nos poches Pendant qu'il est trop tard On a sonné le glas Le bistrot va fermer Le bistrot va fermer Pour la dernière fois. Alors, alors pour ça je bois Aux ultimes promesses Entendues mille fois Et mille fois sans cesse Les "j'arrête de fumer" Les "j'arrête de boire" Qui sont venus s'échouer Au large de ce comptoir Aux vies qui sont pa**ées Vider leur désespoir Aux morts qui sont restés Pour remplir nos mémoires Et tout ce temps perdu Qu'on a gagné aux cartes En refaisant la carte D'un monde disparu On a sonné la cloche C'est la dernière au bar On boit le fond d'nos poches Pendant qu'il est trop tard On a sonné le glas Le bistrot va fermer Le bistrot va fermer Pour la dernière fois. Le Picon, le Picon est amer Plus qu'il n'est de coutumes Le blues trempait sa plume Dans le fond de nos verres Ceux qui sont encore là Se cramponnent le coeur Comme des frères et soeurs Ils ne se lâchent pas C'est la dette des fêtards Le radeau des médusés Qui finissent l'histoire Comme des naufragés C'est la dernière ardoise C'est la dernière tournée Que nos gueules se boisent Sur nos années pa**ées On a sonné la cloche C'est la dernière au bar On voit le fond de nos poches Pendant qu'il est trop tard On a sonné le glas Le bistrot va fermer Le bistrot va fermer Pour la dernière fois. Et s'il faut retenir La nuit jusqu'à l'aurore Et s'il faut retenir On retiendra encore En attendant, amers Nous porterons le coeur Pour celui qu'on enterre Et ceux là qui le pleurent Et ceux là qui le pleurent Et ceux là qui le pleurent