Il dormait dans une mare Où des insectes patinent Il était grand calamar Au fond d'un abîme Il rêvait dans sa corbeille En bavant sur l'édredon La pleine lune le réveille Mon iguanodon Pas besoin d'être fakir Ni d'se coiffer d'un turban Je sais ce qui fait languir Le vilain serpent Dès que les ombres s'allongent Je le retiends par la queue Je le retiends dans mes songes Je le retiends dans mes songes mais il est visqueux Il fume des petits cigares D'une sorte bon marché On en trouve les cadavres Où il a marché Et comm'c'est bientôt Noël On entonnne des cantiques On allume des chandelles Devant les boutiques Il entre allumer un cierge En notre Dame du Pardon Il pense à la forêt vierge A l'arrêt Oudon Dès que les ombres s'allongent Je l'attrape par la queue Je le retiends dans mes songes Je le retiends dans mes songes mais il est visqueux Ce n'est pas pour la vitrine Des plus grands maroquiniers Que le serpent se dandine Hors de son panier Derrière ses lunettes écaille Et sa froideur dans le ton Sa démence le travaille Le pauvre python Mais le vernis se lézarde Et sous son collier de barbe On voit sa grosse pomme d'Adam Qui monte et qui descend Dès que les ombres s'allongent Je l'attrape par la queue Je le retiends dans mes songes Je le retiends dans mes songes mais il est visqueux Voilà sa raison qui rampe dans les pensées anormales Alors que la pluie détrempe son imperméable Il lui faut les souliers plats et la jupe bleue marine La barette, les gros bas, toujours le même film Comme on dit sur le trottoir, comme on dit dans le jargon On va sacrifier ce soir une fille au dragon Dès que les ombres s'allongent Je l'attrape par la queue Je le retiends dans mes songes Je le retiends dans mes songes mais il est visqueux (Merci à Virginie pour cettes paroles)