[Couplet 1] Il y eut le ciel et la terre, et en fin d'semaine le Paradis Et puis l'automobile, le micro-ondes, enfin le FMI Paraît qu'la liberté existe depuis que Dieu s'est mis sous veille Il est jeudi, dehors il pleut, "Barman : bière bouteille !" Parlons peu mais parlons ivre, il est préférable de n'pas s'comprendre Cela nous rappellerait que nous n'sommes guère et qu'on n'sait pas c'qu'on glande Nous avons reçu le feu, emprisonné dans des briquets Il nous permet d'effriter du sh** : on n'arrête pas l'progrès Cette bière est bonne, qu'est-ce que c'est ? De la Bati ? D'Éthiopie comme Astatke, une autre tournée j'suis d'la partie J'me demande si l'ivresse nous rapproche du réel Ou si la vérité n'existe pas comme l'or et et l'idéel Pardonne mes digressions, je me noie dans un verre vide Tu l'remplis et c'est gentil, même si l'intention est perfide Dis-moi ce que tu veux entendre, je t'en dirai bien plus Ma poésie est plus ancienne que le cours de l'Indus [Couplet 2] Je n'regarde pas les infos, ils ne parlent que de chauffeurs ivres De météo, d'égalité, et de mariage libre Une petite guerre civile entre le fromage et la poire De méchants islamistes, de gentils laïcards Pour fêter l'Europe, dignement j'irai couler un bronze Puis rechercherai le silence, me changerait en bonze C'est marrant : trente ans qu'ils regardent tous ailleurs Puis 80% d'la France est antifa' en 24 heures Et si l'histoire n'est qu'un mouchoir jetable, yo Et si l'espoir n'est qu'un vulgaire mouchard, yo Le purgatoire n'a pas sa place dans le retable Note pour plus tôt : ne plus attendre qu'il soit trop tard Sais-tu que les couleurs ne sont pas celles que tu vois ? Que le son n'existe pas, simple illusion de ton tympan ? Sais-tu que la liqueur n'est pas celle que tu bois ? C'est un poème, c'est une femme, c'est Dieu et l'éternel printemps