Je suis un dimanche à cinq heures Entre le goûter et la soupe Mes ciseaux à bouts ronds découpent L'ennui dans le papier du beurre Je suis un dimanche à cinq plombes Entre chien et loup, la nuit vient Ça y est, les loups mangent les chiens Le jour s'éteint, le rideau tombe Demain matin me fout la glace J'attends que lundi me rama**e Je suis un dimanche en novembre Je regarde tourner mes pouces Demain matin me fout la frousse Il fait presque noir dans ma chambre Je joue les "Écoute s'il pleut" Je suis un dimanche à plein temps J'ai pas de quoi tuer le temps Je le blesse un tout petit peu Je l'égratigne, je l'agace J'attends que lundi me rama**e De l'air empilé sur de l'air Rien sur rien et rien qui ne moufte Y a même pas de rime en -oufte À piquer dans mon dictionnaire Faut que j'écrive mes devoirs Qui a bien pu créer le monde ? Mon père ou le roi des Burgondes ? Je m'en fous, je veux plus rien savoir Les souvenirs sont des impa**es J'attends que lundi me rama**e Je suis un dimanche plombé Le temps tire à la chevrotine Sur mon ours et sur Béca**ine Je suis un dimanche planté L'avenir sème des jachères Et je compte les heures de vol Le couteau remue dans la chair Mon enfance est clouée au sol Le dimanche, la terre est trop ba**e J'attends que lundi me rama**e Y a rien à voir à la fenêtre Le temps file tout doux, tout fin Et c'est long, surtout vers la fin Vivement demain pour renaître Demain, c'est tout ni moins ni plus Et c'est pareil à la téloche Y a rien, le jour vide ses poches Dans un interlude, un rébus Où, par wagons, des anges pa**ent Les jours ont des tiroirs secrets Qu'aucune intention ne débusque Laissez-moi devenir mollusque Sans idée qui m'encombrerait Et collé comme une limace Attendre que lundi me rama**e