Mes chers mes bons parents, combien je vous aimais, pensant à votre mort oh combien je pleurais, peut-être désirais-je alors votre décès, mes chers mes bons parents, combien je vous aimais. L'angoisse de mon crime accablant arpenteur débobina mes langes. Je vécus mon enfance écrasé de terreurs et d'anxiétés étranges : - la question qu'au bossu donnait l'orthopédiste ca**ant les abatis et j'entendais craquer l'ossature sinistre du nabot en débris ; - les voyous obstinés qui rôdaient dans le noir et les mains dans les poches toujours prêts à commettre à la faveur du soir quelque horrible anicroche au cours bien ordonné du flâner des bourgeois (j'étais de cette race) ; - les mots incohérents barbouillés en siamois, redoutables grimaces d'un disciple du Mal et ce jeteur de sort voulait bien annuler pour le prix de dix ronds ses menaces de mort qu'au hasard il lançait (il me disait soudain : " Ta mère va mourir! " humectant de salive son doigt, il se mettait à longuement écrire en griffes ablatives et je sortais alors mes cinquante centimes tarif exorbitant pour que ma mère ait quittance de cet infime et de l'envoûtement) ; - les mystères affreux du préau, dans la cour de récréation ou des gamins peureux simulaient de l'amour avec précision les principales attitudes et donnaient toute latitude à leurs instincts de vrais cochons - en jugeait ainsi ma Conscience et je m'effrayais du mélange de l'ordure et de l'innocence que présentait la Création.