[Couplet 1] Je revois mon Cinquième en vieux reflets dorés Cette or un peu pa**é, qui patine les cadres De toiles oubliées tout au fond des musées Et qu'aucun visiteur c'est connu ne regarde La rue Lh*mond si belle en ces jours de Novembre Prenait l'après-midi des couleurs 1900 C'est derrière un vitrail qu'il paressait descendre Ce Soleil art nouveau aux délicats pigments [Refrain] Mais moi je l'ai quitté comme on quitte une femme Par un beau soir d'Été sans adieu et sans larmes [Couplet 2] Puis il y avait la Mouff' et ses quelques tavernes Où l'on pouvait noyer ses tristesses d'Automne Accablé sur le zinc dans un demi-jour terne Attendant qu'un rayon déride la patronne Si ces chers souvenirs ne m'embrouillent pas trop Il y avait square Baz' encore quelques terra**es On y buvait un noir minuscule et trop chaud Qui malgré ce détail avait toute nos grâces [Refrain] Mais moi je l'ai quitté comme on quitte une femme Par un beau soir d'Été sans adieu et sans larmes Un homme ne pleure pas sous les coups que lui porte le destin Il a seulement le droit de serrer encor plus fort les poings [Couplet 3] Je revois Saint-Michel dans le gris des dimanches Coulant du Luxembourg à la Seine blafarde Les platanes griffant le ciel bas de leurs branches Comme pour lui soustraire l'orage qui tarde Je revois la Huchette encombrée de touristes Les étudiants pressés traversant Saint-Germain Les vitrines obscures de vieux bouquinistes Le marché de Maubert dans le petit matin [Refrain] Mais moi je l'ai quitté comme on quitte une femme Par un beau soir d'Été sans adieu et sans larmes Un homme ne pleure pas sous les coups que lui porte le destin Il a seulement le droit de serrer encor plus fort les poings [Couplet 4] Je revois les recoins du curieux bric-à-brac Dans la lueur sucrée des lampes champignons Thébaïde exotique, antre monomaniaque Fermé de lourds rideaux chamarrés de festons Les nymphes de Mucha les volutes Guimard Les sabres orientaux les bouquets d'orchidées Dans les fumées d'encens évitaient le regard D'un bouddha hystérique et d'un tigre empaillé [Refrain] Mais moi je l'ai quitté comme on quitte une femme Par un beau soir d'Été sans adieu et sans larmes Un homme ne pleure pas sous les coups que lui porte le destin Il a seulement le droit de serrer encor plus fort les poings