Nicholas Craven - Trop tout change (Interlude) lyrics

Published

0 386 0

Nicholas Craven - Trop tout change (Interlude) lyrics

- Franchement les gars, qu'est-c'qu'on fait là, dans un arrêt d'bus comme des galériens, comme des saloperies. Y'a rien à faire ici, regarde l'heure qu'il est. On est des enfants, comme ça. On s'balade, on traîne, rien à faire, rien à dire. C'pas malheureux, trop d'galères. Trop on sait même pas c'qu'on fait en fin d'compte. On sait où on veut aller, jamais d'notre vie on n'y arrivera. C'pas trop grave. - Est-c'que toi tu sais où aller? Moi je sais pas où j'vais hein. - Sérieux. - Sérieux. - Mais non mais t'as des objectifs au moins, tu sais qu'dans la vie tu dois, tu dois pa**er par là, faire ceci, faire cela, tu vois c'que j'veux dire? - Ils font c'qu'ils veulent de nous, on des objets aux yeux de cette société à 2 francs. - Société à 4 sous. - À quatre sous comme tu dis. - Mais t'entends c'que tu veux, tu dis c'que tu veux mais jamais tu pourras rien changer. Sauf si, par miracle, il s'pa**e c'que t'as toujours souhaité, tu vois c'que j'veux dire? Mais... c'truc-là, il est loin. Il est proche de toi, t'sais c'dans ton quotidien, tous les jours tu t'balades, tu les jours tu penses, tous les jours tu vois les mêmes gars. Mais bon, sans plus, tu vois c'que j'veux dire. Même si t'es bien avec certains mecs. Trop tout change, t'vois c'que j'veux dire. Trop tout changer, jamais tu pourras aller... dans le contre-sens de ça, puisque comme t'as dit, t'es qu'un objet, t'es qu'un pion, ils font c'qu'ils veulent avec toi, t'vois c'que j'veux dire? Ils disent ouais bla bli... Y'a cinq millions d'chômeurs. Dans l'rain-té on a trois millions qui travaillent au noir. T'vois c'que j'veux dire. ça fait huit, neuf, dix millions. Ils disent c'qu'ils veulent. Toi t'es à l'école, t'es un gentil étudiant, demain tu vas sortir tu vas t'retrouver chômeur, à la rue, sans rien. T'vois c'que j'veux dire. Et tu seras comme nous on est là dans un arrêt d'bus. - Grave. On est déjà. - On est déjà sans même y être. Alors imagine. Trop des faux délires. Putain pourtant on pense à ça, on y réfléchit, on sait déjà mais on voit quand même pourquoi. Si seulement on savait pourquoi. J'sais pas. - Au lit... Au lit... - Bon à c'soir. - [?] - Franchement, ils ont vraiment des têtes de porcs hein. - Putain leur mère les garces, qu'est-c'qu'ils viennent faire là à ca**er les couilles... On est là, a**is, tranquillement, on parle. Putain.