Marie-Chantal Ô mon bel amour Je ne te voulais pas de mal Je t'aimerai toujours Mais tu es partie Pour un long voyage, comme mamie Et je sais qu' tu reviendras pas Je connais les filles comme toi Et je reste seul avec moi Dans ce tout petit studio Il reste pas grand chose de toi Que des morceaux dans le frigo Ton cœur qui bat plus pour moi Mais aussi ton foie et tes reins "On mange pas a**ez d'abats" M'avait dit le médecin Moi, je savais bien À ta façon de m'éviter Que tu m'aimais bien Mais que t'osais pas me l'avouer Marie-Chantal, petite cochonne Tu cachais bien ton jeu J'aime pas les filles polissonnes J'préfère quand elles résistent un peu Et on peut dire qu'à ce niveau-là Tu as bien résisté Il a fallu reprendre plusieurs fois Avant que t'arrêtes de bouger Mais la hache, ça prend du temps Ça donne des ampoules aux mains Et la tronçonneuse, c'est gênant Et ça dérange les voisins Et les voisins Justement, ce sont tes parents Moi qui ai toujours pris soin D´être bien avec mes beaux-parents Je dois t'avouer Marie-Chantal Que depuis que tu es partie J'les trouve pas dans leur état normal Je crois qu'ils se font du souci Pas tant que moi, ma chérie De pas te sentir dans mes bras J'en dors pas la nuit Je ne pense qu'à ça Mais l'odeur de ta peau Je la retrouverai bientôt Dès qu'elle aura fini d'sécher J'en ferai des taies d'oreillers Marie-Chantal, Marie Salope J'ai des bouts de toi plein les dents Aussi sèche qu'une escalope Qu´on aurait fait cuire trop longtemps J'ai des aigreurs d'estomac Tout s´est fini si rapidement En amour, à chaque fois Je ne sais pas prendre mon temps Heureusement, il m'reste ta sœur Qui attend, bien installée, En morceaux dans l'congélateur Avec du persil plein le nez Et je sais maintenant Que les humains sont des biftecks Qu'il faut saisir violemment Si on veut qu´ils soient digestes