Mathieu Lalande - La sueur des ombres lyrics

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Mathieu Lalande - La sueur des ombres lyrics

[Couplet 1] Le Soleil frappe, cogne, intraitable Le silence est de marbre sous l'arbre à palabres Les jambes faiblissent, la gorge est sèche, ne pas penser Ne pas fléchir, les yeux dans l'dos, continuer d'avancer La faim et la soif font leur travail de fossoyeuses Chaque pas est une victoire, un pied d'nez à la faucheuse Ni pa**eport, ni visa, ni carte d'identité Le regard est hagard, perdu dans l'immensité Le Soleil frappe, cogne, indomptable Inla**able, infatigable, impitoyable Sous chaque pas, un corps inerte tombé trop vite Sous les balles de la police, ou d'un pillard à qui l'exode profite La peur rode et s'taille la part du roi Les oiseaux de proie n'ont plus que l'embarras du choix C'est l'odyssée tragique des vagabonds apatrides Les rapaces à l'affut se ruent sur les cœurs intrépides [Refrain (*2)] Au pied de la muraille du Nord Au pied de la muraille du Nord Suinte la sueur des ombres La sueur des ombres [Couplet 2] Les vagues sont hautes et lourdes, le vent souffle Une frêle embarcation dans la nuit s'engouffre A bord les poches sont à sec mais les pieds mouillés Au ras des flots le rafiot est une grenade dégoupillée Enta**és dans la cale il n'y a plus d'échappatoire Juste un mélange de vomi et de prières incantatoires Aucun gilet de sauvetage ni fusée d'détresse Et par temps de rage, plus une seule étoile comme GPS Les vagues sont hautes et lourdes et le vent siffle Il pleut des cordes dans les grands fonds c'est la gifle Les mains s'accrochent, se cramponnent comme elle peuvent C'est le baptême de la Grande Bleue, l'ultime épreuve Tenir, car de jour tout ira mieux En bout de course l'eldorado attend sous un Soleil radieux Mais le matin il n'y a qu'des guenilles sur le rivage C'est la marée des affamés qui n'ont que l'exil en partage [Refrain] [Couplet 3] Pa**er inaperçu, se fondre dans la ma**e Encore raser les murs, jamais laisser de trace Forcer toujours les mailles du filet Espérer faire son beurre au noir, docile et discipliné Fantômes rescapés dans les sous-sols des palais Petites mains des cuisines, de la plonge ou du balai Forçat bon marché, vulgaire chair à chantier Ne donne pas cher d'leurs peaux quand les sirènes se mettent à chanter Pa**er inaperçu, éviter les charters Les camps de rétention, les reconduites à la frontière Cha**és, traqués, parqués comme des chiens Ici le maître blanc a la main d'fer dans un gant de satin Dans sa soupière mijotent les rêves des clandestins Qu'il aime sucer jusqu'à l'os dans un funeste festin La terre promise n'est qu'une chimère, fin du mirage Une cage dorée, une vieille usine d'équarrissage [Refrain]