La nuit n'est pas une proie à peine chuchotée Première fin du monde comme les autres Se laisse aimer mais n'aime pas Les vivants parlent d'un naufrage Le murmure aux trousses Je porte mes cicatrices à la vitesse de la rouille J'ai la gueule en coup de vent Ma plus belle posture sur le bout de la langue Un pépin cannibale Mille esquisses d'ecchymoses lorsque mourir me braconne époque par erreur Les sages dévorent les enfants Des menteurs m'enseignent Ce qu'ils savent des longues doses d'usure je m'enferme Dans mes veines me raconterais Un récit rouge à lèvres Je dois me rendre à l'évidence Les fous savent de quoi je parle Je suis là pour marchander mes ruines Aux heures de grande écoute J'ai l'inavouable à dire l'enfer spirale Le feu la foule l'horloge à l'envers Je m'immole avec le vin à chaque phrase un avion s'écrase Rôdeur je viens d'un siècle doucement infesté L'avenir logé sous la crampe Il m'arrive de me vendre aux corneilles et aux lois à force de traduire les ordures les oiseaux me parlent Du pa**é comme un long prologue qui m'avale Me reste quelques mots rares le silence fossile Substance d'encre entre vivre et crever Pour taper mon pouls à la machine Le sang précieux des étoiles Un grain de beauté mal logé