Je vis, je meurs: je me brûle et me noie J'ai chaud extrême en endurant froidure: La vie m'est et trop molle et trop dure. J'ai grands ennuis entremêlés de joie: Tout à un coup je ris et je larmoie, Et en plaisir maint grief tourment j'endure: Mon bien s'en va, et à jamais il dure: Tout en un coup je sèche et je verdoie. Ainsi Amour inconstamment me mène: Et quand je pense avoir plus de douleur, Sans y penser je me trouve hors de peine. Puis quand je croie ma joie être certaine, Et être au haut de mon désiré heur, Il me remet en mon premier malheur.