Vision floue de l'univers vu d'un cocon : Tous uniques et tous pareil, putain de flocons La monnaie pour père et mère, putain croquons : Il n'y a plus guère que nos salaires que nous invoquons Hier j'étais un gosse, aujourd'hui j'ai un gosse, et merde : Je n'ai rien à lui apprendre à part que la mort est près A part que la vie est brève, parfois Cela peut sembler si long d'attendre l'hiver de sa foi On souhaite que le temps ronge Nos songes, nos mensonges, nos reproches On se range selon nos comptes Ce qui nous rapproche n'est pas ce qu'on aime, mais ce qu'on méprise : Sombrer ensemble, se détruire et se dire qu'on maitrise J'ai trop de mal à m'élever, serait-ce la gravité ? Mes projets avortés pèsent sur ma maturité Nos cris étouffés dans l'oeuf crèvent On prie pour que l'on obtienne cet embryon de gloire qui nous obsède Longue nuit cristalline, longue vie citadine L'ombre file sur Londres, je vois des bandits qui s'animent Tandis que des familles qui s'abiment Vont subir la tentation et la pression. Et l'âme qui crie famine Est sous perfusion : une jeunesse qui s'enivre Avilie de consommation Dis-moi pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ? Que les heures s'enfuient ? Que les rêves de mon fils s'élèvent et retombent sans vie Les herbes qu'on porte à nos lèvres qui sont cendres ensuite Les merdes qu'on verse dans nos veines pour qu'on semble sentir La haine qu'on berce dans nos têtes La graine qui germe en autel à la colère qu'on abrite, et qui tente de sortir Je rêvais voir un thème de mes texte mais arrêtons de mentir : Poème pour fleur qui n'éclot jamais, pour bouton d'ortie Je perds surement mon temps à dire que je cherche ce que j'ai à dire En attendant, je vis mes nuits d'ennui, éternelle chrysalide