À l'heure où les étoiles tombent Il creuse la sienne Plus pâle qu'une ombre Qui boit de la verveine Il chante il chante Mais c'est l'air de la mer Qui bientôt le tourmente Et lui vole sa prière Il chante il chante Mais c'est l'air de la mer Qui bientôt le tourmente Et lui vole sa prière Depuis qu'il a vu l'jour Il a trimardé sur terre Mais il a pas eu plus d'amour Qu'un sac de pommes de terre Il chante il chante Mais c'est de l'eau amère Qui lui coule ardente Brûlure à ses paupières Il chante il chante Mais c'est de l'eau amère Qui lui coule ardente Brûlure à ses paupières Ses vieux l'ont pas r'connu Alors il est allé s'fair' voir Par le monde et ses rues Il a mangé son pain noir - On peut pas tout avoir... Ouais mais quand on a rien eu Et nul n'a répondu Quand il voulait savoir Et son coeur s'est fendu D'essuyer tant d'déboires Il est tombé des nues Il s'est même fait trottoir Puis porté disparu Par des gens trop bavards - Chacun vaut son voisin... Sauf quand c'est un vaurien Battant pavé et breloque Il a le scorbut à l'âme Et son coeur soliloque Sans but le pauvre diable Il a la têt' tordue Essoré d'une oreille C'est pas d'avoir trop bu C'est d'être né bouteille Il chante il chante Il voulait boire la mer Qui sur ses joues serpente Les soirs de trop d'misère Il chante il chante Il voulait boire la mer Qui sur ses joues serpente Les soirs de trop d'misère La mer la mer C'est elle qui le hante Dans son coeur une arrière Saison d'écume qui chante Dans l'miroir aux étoiles DAns l'océan sa planque D'alouette en cavale Il a jeté son ancre Il chante il chante Mais c'est bientôt la mer Qui vient couvrir sa plainte Au creux d'sa dernière bière Il chante il chante Son chant de vagabond C'est maintenant la mer Qui roule sa chanson Qui roule sa chanson