Sous les étoiles de Septembre Notre cour a l'air d'une chambre Et le pressoir d'un lit ancien Grisé par l'odeur des vendanges Je suis pris d'un désir étrange Né du souvenir des païens. Couchons ce soir Tous les deux, sur le pressoir Dis, faisons cette folie Couchons ce soir Tous les deux sur le pressoir Margot, Margot, ma jolie! Parmi les grappes qui s'étalent Comme une jonchée de pétales Ô ma bacchante! roulons-nous J'aurai l'étreinte rude et franche Et les tressauts de ta chair blanche Écraseront les raisins doux. Couchons ce soir Tous les deux, sur le pressoir Dis, faisons cette folie Couchons ce soir Tous les deux sur le pressoir Margot, Margot, ma jolie! Sous les baisers et les morsures, Nos bouches et les grappes mûres Mêlerons leur sang généreux Et le vin nouveau de l'Automne Ruissellera jusqu'en la tonne, D'autant plus qu'on s'aimera mieux! Couchons ce soir Tous les deux, sur le pressoir Dis, faisons cette folie Couchons ce soir Tous les deux sur le pressoir Margot, Margot, ma jolie! Au petit jour, dans la cour close Nous boirons la part de vin rose Ruvrée de nuit par notre amour Et, dans ce cas, tu peux m'en croire, Nous aurons pleine tonne à boire Lorsque viendra le petit jour! Couchons ce soir Tous les deux, sur le pressoir! Dis, faisons cette folie Couchons ce soir Tous les deux sur le pressoir Margot, Margot, ma jolie!