J'ai encore les mains salies du sang de rivaux Mais je ne pouvais pas, je crois, m'éloigner longtemps de la rive Tu sais, quand on nage en eau trouble, on garde en soi le flot Et je savais qu'un jour ou l'autre arriverait ce qui arrive Ouais, j'ai fait sauter quelques caissons J'ai coupé quelques langues et quelques souffles. J'avais ma raison C'est vrai. Je n'ai pas fait que du bien. J'ai liquidé des bosses Mais mes valeurs sont restées solides face au liquide Les a**ociés ? Je n'en ai jamais vraiment eu besoin Ou alors j'avais peur qu'ils prennent peur vu que j'avais peur de rien En première ligne sous le feu, chaque fois je visais juste Quand le danger entrait en scène, je bombais plus fort le buste Mais je crois que j'ai perdu un peu de moi dans ce voyage L'Enfer, ça ne brûle pas, c'est un gel qui te surine le visage Et dans ces bas fonds, on m'appelait l'artiste Celui qui ne rechignait jamais pour un dernier tour de piste Même de ma retraite, je ne connais pas la feuille blanche Alors rien que pour la forme j'ai remis ça À mon époque c'était sur ou entre quatre planches Non, tu ne veux sûrement pas que je reprenne du service Puis, il y a quelques mois, j'ai vu sortir de jeunes loups Avec des dents longues comme ça mais des têtes creuses, des cailloux Des gamins qui voulaient taquiner le milieu Ça me démangeait de leur montrer comment faisait les vieux Un coup comme à l'époque sans d'autre intérêt que la gloire Devenir une légende. Un repère de l'histoire Alors j'ai lustré le crom comme avant, dans le même ordre Avec des gestes superstitieux. Hors de question qu'un chiot me morde ! J'ai repa**é ma chemise et enfilé ma veste Un coup d'oeil dans le miroir et je l'ai vu à mon regard Je suis un peu rouillé mais ça ira. J'ai de jolis restes Et j'ai attendu ce moment comme on attend le premier rencard Alors me voilà ce soir posté dans les loges Calibré, patient, mais pas ra**asié d'éloges On va se la faire à ma façon, brutal mais pacifiste Petit, on ne rechigne pas devant un dernier tour de piste