Entre parenthèses, Entre une table et une chaise, Le bon sauvage dessine à l'aide d'un bout d'allumette des personnages, Le sage, le sauvage et la rage, Ils ont la même couleur de peau, le même nom, le même âge, La même marche, les mêmes discours et la même tournure dramatique des pages. Le bon sauvage dessine des héros, Il dessine des bébés singes et des zéros, Il dessine une forme, une figure hypnotisée et l'inapprochable pomme, Une forme, un parapluie et un sourire près d'un malheureux fantôme. Fantôme, fantôme qui pense, Et qui cherche le bon sens, Et qui montre le ciel du doigt, Ensuite, il s'en va, laissant derrière la radio, sa petite voix, Il s'en va, laissant dans son bureau, un cœur qui bat. Entre parenthèses, Un papillon de pa**age, Insouciant et qui part à l'abordage, Pendant que les mimes sont dans l'attente, Et les sirènes chantent, Pendant que le diable vert sort du vacarme, Et la pudeur vend son âme, Elle qui pleure sous le voile diaphane. Entre le soleil et son sang rouge, Il y a du vent et un poids qui bouge, Et toujours L'idée de la fonte et les sanglots du sirocco. L'idée de la fonte et un silence criard, L'idée de la fonte et un chant qui vient du tartare. Entre les doigts d'un cannibale et ses yeux ouverts, Les vers qui se créent par le bruit du tonnerre Avale, avale tout, lentement, Avale tout, brusquement, Pour que tout aille dans la grande gorge, Sans peines Pour qu'il ne reste aucune trace, aucune archive, aucun souvenir, aucune mémoire, Pour que tout devienne noir, Comme avant, Bien avant l'air de Mozart, Avant la création du misérable miroir, Avant qu'un pommier pousse, merveilleusement, Et le premier péché commis, Malheureusement. Entre parenthèses, Entre le royaume des araignées et la poussière, Le bon à genoux voué aux vicissitudes à sa très chère, Et les murs disent qu'il ne faut rien faire et vaut mieux se taire. Entre les cris de la voisine et la porte, Entre le piano et toutes les voix mortes, Les personnes lentes et les tombes, Les personnes qui partagent et les mangeurs de pierres qui tombent, Entre toutes ces misères, Le bon sauvage dessine en souriant une colombe, Ensuite, il tombe. Khalid EL Morabethi