[Acte I: La douleur de vivre] Le jour efface, sur mon corps endolori Inflig?es par l'ennui, les plaies de la veille. Il me veut supporter encore, en d?pit du mal qui me poursuit, Son ?prouvant rituel. Rentrerons alors en sc?ne, autant d'ennemis pour moi, Mille autres ?tres, et leur bonheur cruel, qui prendront par ? la mascarade. Je rev?tirai encore, teint? de noir ? l'odeur de pluie, Le costume us? qui aurait tant jur? autrefois, mais qui sied aujourd'hui si bien ? mon r?le. Dans les mondes clairs que seule l'ivresse inspire, la repr?sentation est termin?e... [Acte II: Absinthe ou les terres de la delivrance] Dans les mondes que m'inspire la compa**ion de l'absinthe, Je vois des paysages endormis, Des for?ts ? l'allure infinie, Des jours et des nuits qui n'en sont plus, De vastes lacs ? l'eau calme et limpide o? je vois sombrer ma peine dans un silence exquis. Le jour efface, sur mon corps endolori Inflig?es par l'ennui, les plaies de la veille. Il me veut supporter encore, en d?pit du mal qui me poursuit, Son ?prouvant rituel. Quelle est cette force qui m'attire en ces lieux interdits? La seule ivresse ne peut ?tre seule ma?tre ? ces r?pits, seule ma?tre ? ces r?pits... Parce que le froid, Parce que le vide, le temps est un leurre: Si mon corps se f?ne il ne cesse de porter en lui ce lourd fardeau qu'est mon ?me, Et moi qui boit la liqueur trouble, des gorg?es comme des jours, Est-ce le go?t de l'ennui qui l'a rendue inf?me? Les besoins me tra?nent, C'est l'envie qui me manque. Instants exquis autant de battements de cils ang?liques, Qui me nourissez d'ailleurs, Tirez-moi ? jamais de ma prison de chair! Que ces marches ivres ne soient plus vaines [Acte III: Le chemin vers la lumiere] L'hiver recouvre mon corps d'un linge blanc et froid, Hiver! Est-ce un linceul que tu poses sur moi? Par ton souffle glacial est-ce la mort qui me parle? T?ches-tu de guider vers elle, mes pas dans la nuit? Et dans mes longs d?lires, Je m'en remet ? lui Ainsi qu'aux astres fid?les Eux qui restent invariants comme des ?crits sacr?s. Le jour efface, sur mon corps endolori Inflig?es par l'ennui, les plaies de la veille. Il me veut supporter encore, en d?pit du mal qui me poursuit, Son ?prouvant rituel. Quelle est cette force qui m'attire en ces lieux interdits? La seule ivresse ne peut ?tre seule ma?tre ? ces r?pits, seule ma?tre ? ces r?pits... Et si je rampe pour finir ma route, C'est que mes forces me quittentmais ma fiert? est intacte. [Acte IV: La rencontre] A genoux, grattant la Terre, creusant une tombe ? mes tourments...... C'est le sang de la haine qui pourrissait sous mes ongles. Caressant la Terre, m?re de tous les hommes, Dans le plus noir des incestes, Je laisse ? la charge de ces larmes qui me br?lent, Le pouvoir de fertiliser avec l'aide de la lune, Ton sol sec et dur. Pour que naisse de notre union, seule trace vivante de Moi, La plus tenace des mandragores! Elle s'?panouira, En m?me temps que dispara?tront De mon visage, Les traits de l'effroi, Et de mes tissus, La gangr?ne qui les ronge. Le plus beau des anges, Qui fait si peur aux hommes, Prendra l'Homme nouveau, Sous ses ailes, Et lui avouera le terrible mensonge: "Si tu as tant souffert, c'?tait pour Moi! Tes larmes et ton sang ?taient ma semence afin que devienne mienne, Une nuit comme celle-ci... ton ?me meurtrie. Et le d?lice fi?vreux de la revanche. "