Dès le matin, par mes grand-routes coutumières Qui traversent champs et vergers Je suis parti clair et léger Le corps enveloppé de vent et de lumière. Je vais je ne sais où, je vais, je suis heureux C'est fête et joie en ma poitrine Que m'importent droits et doctrines Le caillou sonne et luit sous mes talons poudreux Pour la première fois, je vois les vents vermeils Briller dans la mer des branchages Mon âme humaine n'a point d'âge Tout est jeune, tout est nouveau sous le soleil Les bras fluides et doux des rivières m'accueillent Je me repose et je repars Avec mon guide, le hasard Par les sentiers sous bois dont je mâche les feuilles J'aime mes yeux, mes bras, ma chair, mon torse Et mes cheveux amples et blonds {x2:} Et je voudrais par mes poumons Boire l'espace entier pour en gonfler ma force