Julos Beaucarne - Du tamps dè m'grand-mère lyrics

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Julos Beaucarne - Du tamps dè m'grand-mère lyrics

Èl progrès tous les djoûs s'avance Chaqu' djoû vwat d' nouvèle indvinctions Les marchands, pou' s' fê l' concurance Fa**-tè dè l' réclame pa miyons On vwayadge in otomobile In aréyoplane, in balon Les tchfaus sont dèvnus inutiles Pou les tchèrètes, pou' les camions Mais du tamps dès m' grand-mère On n' parlout nîn d' tout ça On crwayoût à sorcières On alvoût ses pourchas On fzoût ses commissions Pou train dès cordonnîs Pou daler deû eûres lon On daloût co à pîds L'eûre d'audjourdû grâce à l' twalète Tous les djins sont dèvnus Monseûs Toutes les feûmes mète-lè des vwaletes On né rcounwat pus les bribeûs Métnant, pou habiyî n' djônne fîye Faut des trèsses, i faut des chichis Les pus lédes sont co foûrt djolîyes Grâce à l'odeûr dèl poude dè riz Mais du tamps dè m' grand-mère On n' parloût nin d' tout ça Pou fé chèrvî d' jaretière On mtoût in bleu cordia On savoût fê s' twalète Avû in chale à fleûrs Ène pètite sandrinète Èy in ptit scoû d' couleûr Pou les omes come pou les coumères Yeûss étou vont avû l' progrès Is sont dèvnus telmint si fières Qu'i n' faut pus qu' des places d'ampwayès Byin des ouvrîs pindant l' sèmène Sont abiyîs come des barons L' tayeûr souvint dwat s' mète in pène Pou fé n' poche pou muchî l' flacon Mais du temps dè m'grand-mère On n' parloût nîn d' tout ça Pou l' diminche èm' grand-père N'a jamés yeû d' capia Il avoût in sauro Ène waute casquète dè swa À ses pîds dès chabots I stoût fièr come in rwa Mètnant, on mèt les èfants à scole Duscû'invî quatorze ét quinje ans On leû foûre toutes sortes dins l' boussole Dviène t'ingénieûrs ou bin jérants Tous lès èfants sont sâdges come dè lives I n' da pus qui pâle-tè walon On n' counwat pus l' porèye d'indives I n' faut pus qu' des grives èt du saumon Mais du temps dè m'grand-mère On n' parloût nîn d' tout ça Bin rarmint dins l' soupière On trouvoût in ocha On daloût à l'escole Al fosse dè Saint-Bouvî Adon, çu ç' qu'astoût drole C'it d' vîr in ome instrwit Èm' grand-mère pou alver s' famiye A yeû mile rujes, mile z'imbaras Il avoût quate garçons, quate fiyes Çu qui fzoût dja on bia moncha Mais quand ç'astoût l' nouvèle anèye Ou bîn l' souper dèl nûtt des rwas I faloût vir ça, qué tricléye Qu'on trouvoût réyunîye doulà Mes mononkes, mes matantes Mes cousines, mes cousins On stoût co pus q'quarante Il avoût d' l'amûsemint On dansoût s' rigodène Pou amuser m' grand-pè On tchantoût chacun l' ciène Dvant dè s' mète à souper ---------------------------------- Traduction littérale: ============== Le progrès tous les jours s'avance Chaque jour voit une nouvelle invention Les marchands, pour se faire concurrence Font de la publicité par millions On voyage en automobile En aéroplane, en ballon Les chevaux sont devenus inutiles Pour les charrettes, pour les camions Mais du temps de ma grand-mère On ne parlait pas de tout ça On croyait aux sorcières On élevait ses cochons On faisait ses emplettes Par le train des cordonniers Pour aller deux heures loin On allait encore à pied Aujourd'hui, grâce à la toilette Tous les gens sont devenus bourgeois Toutes les femmes mettent des voilettes On ne reconnaît plus les mendiants Maintenant, pour habiller une jeune fille Il faut des tresses, il faut des chichis Les plus laides sont encore fort jolies Grâce à l'odeur de la poudre de riz Mais du temps de ma grand-mère On ne parlait pas de tout ça Pour faire servir de jarretière On mettait un cordon bleu On savait s'habiller simplement Avec un châle à fleurs Un petit bonnet Et un tablier de couleur Pour les hommes comme pour les femmes Eux aussi vont avec le progrès Ils sont devenus tellement fiers Qu'il ne faut plus que des places d'employés Bien des ouvriers, pendant la semaine Sont habillés comme des barons Le tailleur souvent doit se mettre en peine Pour faire une poche pour cacher le flacon Mais du temps de ma grand-mère On ne parlait pas de tout ça Pour le dimanche, mon grand-père N'a jamais eu de chapeau Il avait un sarrau Une haute casquette de soie À ses pieds des sabots Il était fier comme un roi Maintenant, on met les enfants à l'école Jusqu'aux environs de quatorze et quinze ans On leur met toutes sortes dans la tête Ils deviennent ingénieurs ou bien gérants Tous les enfants sont sages comme des livres Il n'y en a plus qui parlent wallon On en connaît plus la purée d'endives Faut plus que des grives et du saumon Mais du temps de ma grand-mère On ne parlait pas de tout ça Rarement dans la soupière on trouvait un os On allait à l'école Au charbonnage de Saint-Bouvi Alors, ce qui était drôle C'était de voir un homme instruit Ma grand-mère, pour élever sa famille A eu mille difficultés, mille embarras Il y avait quatre garçons, quatre filles Ce qui était déjà pas mal de monde Mais quand c'était la nouvelle année On bien le souper de la nuit des rois Il fallait voir ça, quel monde On trouvait ra**emblé là-bas! Mes oncles et mes tantes Mes cousines, mes cousins On était plus de quarante Y avait de l'amusement On dansait son rigodon Pour amuser mon grand-père On chantait chacun sa chanson Avant de se mettre à souper