Dans la nuit qui sommeille, je parais Et les chiens enragés se dressent Comme le fou qui ne tient plus la laisse Dans leurs yeux, je ne vois plus le temps Sur leurs os de mes froides caresses Je les vois regretter mes faiblesses Au creux de nos mains Les chiens mangent les chiens Mais les chiens enragés se dispersent Comme le matin les glace et les berce Et qu'ils prient pour ne plus nous revoir Mais les chiens sont des hommes abimés Par des guerres qu'ils n'ont pas su gagner Par des trains qui ne s'arrêtent jamais Au creux de nos mains Les chiens mangent les chiens Mais les chiens sont des hommes abimés Mais les chiens sont des hommes enragés Mais les chiens sont des hommes oubliés Mais les chiens sont des hommes sans regrets Dans la nuit qui s'éveille, je paris Face aux crocs devenus acérés Dans le souffle des bêtes enragées Dans la nuit qui s'achève en silence Les chiens redevenus des hommes N'obéirons plus jamais à personne Au creux de nos mains Les chiens mangent les chiens