Quand arrive la mi-décembre, la fausse neige et les grands froids Les radiateurs dans les chambres, les engelures au bout des doigts Les vitrines absolumantes Les promos sur le foie gras La nuit à dix-sept heures trente et les petits cadeaux plein les bras Ça sent le sapin Ça sent le sapin Surtout le vingt-cinq au matin Dans la forêt du dimanche, dans les bottes en caoutchouc Dans le rama**age des branches des champis des feuilles de houx Dans les pommes de pin humides Dans la mousse verte et les glands Dans les bogues de marrons vides, les aiguilles plantées dans les gants Ça sent le sapin Ça sent le sapin Quand on se balade au bord d'un chemin Quand on n'a plus goût à rien, qu'on se lève plus le matin Qu'on mastique son chagrin comme un morceau de vieux pain Quand on n'a plus dans les mains Personne pour nous faire du bien Qu'on veut plus du lendemain, là ça sent vraiment le sapin Là ça sent vraiment le sapin