L'Ailleurs s'est élevé de derrière l'horizon Sa silhouette était arrondie de sommeil Et dans le contre-jour du début de saison Ses cheveux alentour, attrapaient le soleil L'Ailleurs s'est approché et j'ai vu son visage Ses longs bras de sentiers et ses veines de fleuves De collines en ba**in courait le paysage Je devinais des seins sous sa peau toute neuve Et l'Ailleurs était là et l'on se regardait Comme je n'osais pas, on restait immobiles Dans un silence blanc où l'Ailleurs attendait Que l'on mêle nos sangs ou que je me défile L'Ailleurs était si proche et j'étais suspendu À ses yeux gris de roche et ses lèvres sanguines Quand je l'ai embra**é, j'ai pris ses bras tendus Et l'on a mélangé nos langues et nos racines Et l'Ailleurs devenu mon ici quotidien J'ai accroché aux nues son portrait en nuages Quand, posé sur son dos, je m'invente demain L'Ailleurs tient le stylo et me tourne les pages