Les larmes de ton corps Comme une flamme obscure Remontant au dehors Trouvant un exutoire Et ton visage blanc Se faisant embouchure L'eau coule, dévalant Tes paupières-remparts Et moi, je reste a**is Ne sachant plus qu'attendre Le temps est un messie Qui doit tout apaiser Je n'ose rien oser Même plus être tendre Tant le fleuve déborde Ce soir, il pleut des cordes J'aimerais te faire croire Que ceci n'est qu'un jeu Mais je connais l'histoire Et j'ai bien peu de mots Pour te mentir ce soir Même un tout petit peu Car dehors il fait noir Et j'entends la radio Le monde ouvre ses tripes Et nous sommes impuissants Grains d'hommes, pauvres types Pourtant parfois si sûrs De nous et de nos murs Qu'on en oublie le sang Fleuve de sang goulu Ce soir ça tombe dru Les larmes de ton corps Ont trouvé leur chemin Et moi, et moi je cherche encore Les mots pour l'adoucir Pour faire cesser l'averse Mais je ne trouve rien Tant de sang se déverse Je ne peux plus rien dire Comment oser te dire Que ce n'est pas si grave Comment oser sourire Quand les hommes sont fous Comment, au bord du trou, Trouver les mots suaves Qui feraient de ce soir Un décor moins blafard Les larmes dans tes yeux Comme une flamme obscure S'en retournent, refluent Vers ton cœur, au milieu C'est pas qu'on s'habitue Mais, mais bon, faute de mieux On oublie comme on peut Ce soir, mon Dieu, c'est dur On oublie comme on peut Ce soir, mon Dieu, c'est dur