Le vieux bonheur, celui qu'on a mené du fond des âges Mais qui n'a pas franchi la rivière des pionniers Nous irons le chercher, ô belle femme Belle femme rousse, quand nous aurons fait la maison Le vieux bonheur celui dont parlent les images d'enfance Mais qui est tombé de l'histoire quand t'es né Ce monde avec la couleur inquiétante du métal Quand sur les lois mortes les familles se sont séparées Les plus jeunes roulaient dans la vallée, courageux et fragiles Dispersés sans une chanson comme une essence, un livre Ils n'avaient pas choisi ce monde et leur cruauté les glaçaient Qui leur faisait abandonner sur place leurs parents Le vieux bonheur viendra quand nous aurons fait notre ville Il viendra prendre sur ses genoux nos enfants Il viendra quand nous aurons marqué aux fers Les mots nouveaux avec les habitudes nées du désert N'accueillez pas le désespoir qui met le vent dans la maison Pensez aux cohortes d'enfants bavards qui mèneront Le vieux bonheur chez vous en lui racontant des histoires Et vous suivrez derrière en vous tenant par bandes par la main Quelques-uns ici crient d'anciens slogans très dérisoires Ils brandissent des liens, ils nous veulent serviles Mais le vieux bonheur n'est pas aux ordres, il sourit Il reste sur la rive, il tire sur sa pipe et il attend Le vieux bonheur, ô belle femme qui a le ventre clair de la révolte Et qui est rousse à force de chercher dans le soleil levant Le vieux bonheur nous donne raison pour notre fièvre Le vieux bonheur, ô belle femme et toi mon bel enfant Je fais ce monde avec mes mains d'homme, je travaille Je partage avec tous ici l'espoir et la douleur {x2:} Un jour ce monde sera beau et nous peindrons sur nos portes La révolte a vaincu le silence, que Dieu vienne