Construisez-moi une maison dans la vallée Construisez-moi une maison pour en finir De beaux silences l'entourent plein les allées Sous de grands arbres qui ne vont jamais périr Construisez-moi une maison dans le ciel vague Dans le ciel libre et le ciel bleu et s'il y pleut Ce sont des nuages que les ouvriers élaguent Une nageuse secouant là-haut ses cheveux Construisez-moi une maison dans le ciel libre Très haut, très loin, de l'autre côté de la mer Une maison plantée au sommet d'un vieux livre Une croyance au-delà des deltas amers J'irai bâtir sous la clameur de la montagne Pour vous attendre et longtemps pour vous voir venir Dans ces pays-là tout ce qu'on perd on le gagne Et comme on aime il ne sert à rien de mourir Oubliez-moi quand vous construirez cette na**e Oubliez-moi, je veux continuer à courir Je suis l'étrange étranger qui pa**e et repa**e Et pour ne pas et pour ne plus jamais souffrir Je me suis construit une maison dans ma tête J'y vais, j'y chante et j'aime me perdre en chemin Le vieux trognon râle, le vieux moteur halète Pourquoi encore avoir bifurqué par les mains? Une maison pour le peu de temps qui me reste Un cap dressé haut contre la vague du temps Enfin j'y pourrai accrocher ma vieille veste Vider mes poches des papiers, des sentiments Les papiers portent les noms des amis qui nichent Dans les mansardes sous le toit dans le grenier Tel est ce haut pays en poèmes et friches Ceux aussi que j'ai oubliés, vous y viendrez Je vous montrerai les amours des rimes riches Et des chevreuils sur le seuil de l'éternité